A la mode, oui, mais je vous rassure, dès que la fin du monde sera passée, ce sont les zombies qui reviendront sur le devant de la scène.
En attendant, je publie ci-dessous à l'intention de ceux qui l'auraient raté (ou qui ont eu la flemme de tourner les pages), une chronique parue dans le n° 10 de La tête en l'ère (Février/Mars 2011 - page 4), qui vous donnera peut-être à réfléchir... ou pas, c'est selon.
Dans tous les cas je souhaite au minimum que ce texte, à forte connotation scientifique, vous fasse travailler les zigomatiques.
La 183ème fin du monde depuis la chute de
l’empire romain est pour le 21 décembre 2012
(et
si ça ne marche pas on réessayera en 2014)
Bon ! Parce que je préfère vous prévenir tout de
suite : la Tête en l’ère a décidé d’être le premier fanzine post-apocalyptique !
De quoi s’agit-il ? Au départ : d’une prévision Maya. Je n’ai rien
contre les Maya mais on ne me fera pas croire que ces braves gens pouvaient
prévoir les catastrophes d’aujourd’hui. Sinon ils auraient tout de suite vu que
la fin du monde serait provoquée par la syzygie de trois astres non
maîtrisables : j’ai nommé Windows, Google et Facebook !
Si vous êtes un tant soit peu fortuné, vous pouvez tenter de
survivre en achetant un abri pour 200 millions de dollars. Peine perdue !
Le prophète Philipulus l’a annoncé : « Tout le monde va
périr ! Les survivants mourront de faim et de froid. Ils auront la peste,
le choléra et la grippe ! »[1]
Au-delà des délires millénaristes des gourous de tout poil
(heureusement surveillés de près par des organismes officiels chargés de
prévenir les dérives sectaires), que nous dit la science ?
1-Aïe ! Pas sur la tête !
Un astéroïde va nous tomber sur la tête ? Ça ce n’est
pas nouveau ! Les gaulois en avaient déjà peur. Sauf qu’eux ils n’y
pouvaient rien. On sait maintenant repérer ces « geocroiseurs » et on
les surveille. Du moins ceux qui sont connus ! Car il reste une
possibilité qu’un petit caillou soit repéré trop tard pour qu’il soit possible
de faire quelque chose. Et de fait : le danger ne vient pas forcément des
gros astéroïdes dont on sait prévoir les trajectoires assez précisément mais
plutôt d’un petit (1000 mètres de diamètre par exemple) qui nous arriverait
dans l’axe et que l’on verrait au dernier moment. Que sont 1000 mètres
confrontés au 13000 kilomètres du diamètre terrestre ? Pas grand chose
mais quand même. L’énergie développée par l’impact serait suffisant pour
envoyer un tas de poussières en orbite, propice à créer un « hiver
nucléaire ». Autrement dit : pas de soleil et une glaciation en
prime ! Les probabilités sont faibles mais des programmes de surveillance
existent néanmoins.
Pour la petite histoire : une seule personne a été
blessée à la cuisse par la chute d’une micro-météorite dans toute l’histoire de
l’humanité.
2-Oula ! C’est chaud !
On annonce également un réchauffement du soleil qui nous
grillera tous. Mes chers petits, j’ai le regret de vous annoncer que cette
prévision est exacte. Dans un milliard d’années le soleil gonflera, deviendra
une géante rouge, nous serons dedans et il fera très, très chaud. « Dans
combien d’années il a dit le monsieur ? » « Un
milliard » « Ouf ! Il m’a fait peur, j’avais compris un
million ! ».
Aucune chance que cela se produise avant. Ce qu’il y a de
bien avec le nucléaire c’est qu’on peut faire des prévisions assez justes
(contrairement aux Mayas). Je parle des réactions nucléaires de fusion qui se
produisent à l’intérieur du soleil, bien sûr.
3-Ya plus de saisons !
Autres joyeuses possibilités : la nature devient folle
et nous emporte tous dans un grand maelström
de cyclones, de tsunamis et de tremblements de terre. Pas besoin d’être
voyant pour savoir que notre Mère la Terre n’en fait qu’à sa tête. Même qu’elle
n’a pas attendu l’arrivée de l’homme pour balancer des catastrophes dont elle a
le secret.
Cela dit, ce n’est pas une raison pour en rajouter. Pourtant
les activités humaine ont une influence c’est certain. Mais on le voit bien
dans les débats qui animent les scientifiques : les prévisions sont loin
d’être simples. Ce n’est d’ailleurs pas une raison pour rester les bras croisés
en attendant de voir qui a tort. Limiter la consommation d’énergie et les
émissions de gaz à effet de serre est forcément une bonne idée.
Mais, là encore, les Mayas n’ont certainement pas prévu la
pollution.
4-Syzygie.
Oui je sais ! Ça fait la deuxième fois que j’utilise ce
mot… au risque de paraître pédant ! Rien de bien compliqué pourtant. Il
s’agit d’un terme utilisé en astronomie pour désigner un alignement de corps
célestes. Par exemple pendant une éclipse de soleil (alignement soleil lune
Terre).
Vous remarquerez qu’on n’a pas tous les jours des éclipses…
et qu’il n’y a pas de catastrophe à chaque éclipse (à part des coefficients de
marée plus forts). Quant à prévoir un alignement de toutes les planètes… ils
rêvent les gourous là ! C’est tout bonnement impossible. Déjà qu’elles ne
sont pas toutes strictement dans le même plan, alors sur la même ligne !
Il y a bien sûr des rapprochements (qui ont permis à pioneer de les croiser pas
trop loin avant de quitter le système solaire).
Ces rapprochements, n’en déplaise aux astrologues, n’ont
aucune influence sur la vie humaine (on se créée assez d’ennuis tout seul sans
rejeter la faute sur les étoiles).
Conclusion : je vous souhaite de vivre de nombreuses
fins du monde comme nombre de vos ancêtres avant vous !
[1]
Tintin : l’étoile mystérieuse
Cher Patrice, une fin du monde, ça doit quand même être classe, non ? Bon, on verra en 2014, mais après la Loncon !
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